Ovni, poids lourd taillé dans la masse, tel est apparu le SV40 au milieu des années 60. | ||
L'intérieur. Bizarrement, nous avons un circuit imprimé coté soudures sur le dessus, solution pourtant généralement évitée pour des raisons de mauvaise convection thermique. | ||
Sur la gauche, le bloc alimentation comprenant un transfo et une carte de régulation dont on aperçoit le pont de diodes gris. La partie droite de ce même circuit imprimé vertical est dédiée au préampli/driver. | ||
Les germaniums de puissance dont les références ont étrangement été imprimées après collage des étiquettes... | ||
Sous
la tôle, deux gros chimiques d'alim. En bas à droite, les commutateurs associés aux boutons de commandes. | ||
Placardé quelque part dans le coffret, un schéma d'implantation des transistors. | ||
:-( | ||
:-) | ||
L'élimination de cette ignoble couche de vert-de-gris se fera avec un coton tige enrobé de toile émeri. | ||
L'UFO
est fonctionnel donc mariage direct aux Brauns L810 sans étape
"enceintes
suicides". Quelques instants plus tard, un médium devient complètement nasillard. J'inverse les sorties gauche/droite, le pb passe sur l'autre enceinte. Le canal droit de l'ampli vient de tomber en panne. | ||
Démontage de façade en dévissant les 4 minuscules cruciformes frontales. | ||
Dévissage
des vis 6 pans des cotés puis basculement du circuit
à la verticale. L'ouverture rectangulaire et son volume utile, en bas à droite, sont réservés aux boutons de la version SV80. | ||
2 chimiques de 15000µF, on ne rigole pas chez Grundig. | ||
Sont comme moi, toujours OK après plus de 45 ans de service :-) | ||
Là
c'est pas terrible, ces petites dégoulinures blanchâtres ne présagent
rien de
bon --> Normal puisque c'est du Frako, une grosse daube à trente centimes d'euro. Leurs petits camarades aux opercules caoutchoutées craquelées par les années seront également de la partie. | ||
Pour
les valeurs non normalisées: les 50µF sont
remplacés par des 47µF, les 25µF par des 22µF, etc... Ci-contre, la carte préamplification/filtrage avec ses chimiques neufs. | ||
Bombage des lames au F2. | ||
Le zozotement du médium provenait de la disparition d'une alternance due au fusible HS sur le circuit de l'un des transistors de puissance. Je l'ai remplacé par un modèle à souder enfoncé en force, en noir sur la photo. | ||
Un
test en prod est effectué avant
de poursuivre mes pérégrinations sur la rénovation de la seconde carte. Re-cata, ça fonctionne 30 secondes sur un seul canal puis plus rien. Tout était auparavant OK, j'ai donc obligatoirement fait une connerie quelque part. Le contrôle visuel dévoile un beau bronzage intégral sur R299. Je la change ainsi que le condo C269 tout neuf qui lui est associé. Je remets la sauce, re-crâmage. Pas cool tout ça, et loi de Murphy oblige quand c'est arrivé je n'avais pas encore le schéma... | ||
Poursuite
des investigations au niveau des soudures puis
de tous les
chimiques et semi-conducteurs. Rien ne cloche. Inspection des
commutateurs de sélection pour y trouver une éventuelle patte de
composant ou goutte de soudure tombée par mégarde mais niet, nada,
oualou. Avant d'aller acheter un carton de trèfles à quatre feuilles et brûler un cierge en implorant Saint Grundig, je compare les photos prises au tout début avec ce que j'ai fait. Bingo, C269 est à l'envers (voir les deux condos rouges sur l'une des photos précédentes)! Je l'avais soudé en respectant la sérigraphie alors qu'en réalité il faut souder sa patte positive au négatif du dessin... | ||
Une
fois tout rentré dans l'ordre, nouveau test en live. Pas
de bol, re-re-panne: il y a quasiment que dalle à droite. En
montant le
volume le son est net mais très faible, je pense donc à un problème
de gain ou de mauvaise soudure. Nouvelle enquête, c'est plus facile que
pour la panne
précédente car je peux comparer entre gauche et droite. Une différence
de température est trouvée en touchant des doigts les capots des
transistors T7 & T8, j'approfondis au testeur et
trouve une
valeur pas catholique sur l'une des jonctions de T8 ...que j'avais
ressoudé
en inversant base et émetteur lors des isolations de
fonctions réalisées pour localiser la panne précédente. Après plusieurs heures et centaines d'insultes, ça marche enfin!!!! | ||
Extraction de la carte driver qui coulisse dans des rails verticaux. Un manche de tournevis est ensuite inséré horizontalement dans la fente pour éviter toute descente impromptue. | ||
Des
petits jaunes qui vont finir aux ordures! Les dissipateurs sont ici surdimensionnés car prévus pour accueillir les transistors du SV80. | ||
Application
de pâte thermique sous chaque transistor de
puissance. Inutile de dessouder, il suffit de les dévisser
puis les lever légèrement de façon à pouvoir réaliser des injections
latérales. Cette opération n'est pas indispensable, les transistors au germanium ne chauffant rarement au-delà d'une simple tiédeur (tensions de jonctions plus faibles que le silicium). | ||
Remplacement des chimiques axiaux par des radiaux. | ||
Test
sur enceintes suicides. C'est le moment crucial, fait en gardant le doigt sur l'interrupteur afin de parer l'éventuelle explosion de joie des boomers. --> Certifié conforme. | ||
Voici
ce que j'ai changé. Les noirs ne sont pas d'origine mais ont été
détruits par mes malheureux branchements inverses en C269. Remarque: la plupart d'entre eux étaient bons au capacimètre mais leurs extrémités en caoutchouc vieilli arrivaient en fin de vie. | ||
Une face arrière au standard de l'époque. | ||
César s'occupe du plexi de la façade pendant qu'Electrolube décape les boutons. | ||
On l'aime ou on ne l'aime pas, Cet ampli est tout sauf neutre. Très difficile à marier, il fait partie de ceux pour lesquels l'achat doit impérativement se faire après écoute préalable sous peine de grosse déception... donc mollo sur le coup de coeur! | ||
Le SV40 c'est: de la coloration, un aigu précis aux angles arrondis, de profondes basses à décrocher le lustre du voisin, une finesse et une présence proches du tube, une entrée phono plus que correcte, zéro bruit de fond... mais aussi des médiums très en retrait d'ou une incompatibilité avec les voix de certains interprètes. |